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Nuit tranquille. Visite à l'Ambulance de Rilly, aux Chasseurs de Gascogne (d'Astarac).

Visite au Général Pélacot.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. Travaux de l’Académie Nationale de Reims
A cheval le général Pélacot et à pied le général Delacroix : [photographie de presse] / [Agence Rol] - Collection Gallica-BNF

A cheval le général Pélacot et à pied le général Delacroix : [photographie de presse] / [Agence Rol] - Collection Gallica-BNF

6 Mercredi - Même temps.Canonnade et bombardement toute la journée principalement faubourg de Laon. Vers 5 h du soir, bombes incendiaires dans la direction un peu à droite de St-Thierry. Incendie très fort que l'on voit très bien du chemin Mavi (Haubette). Dans le cours de l'incendie, 2 ou 3 bombes tombent sur ledit incendie. C'est sans doute au Canard à 4 pattes ou chez Lajoux, route de Villers Franqueux à Loivre. A 6 h du soir, c'est un peu calmé. nuit relativement calme.

Carnet d'Eugène Chausson durant la guerre de 1914-1918

Voir ce beau carnet sur le site de sa petite-fille Marie-Lise Rochoy

Mercredi 6 Janvier 1915.

J’ai vu ton parrain. Il m’a dit qu’il fallait que je me rende chez lui deux ou trois jours avant l’arrivée du bébé. Donc j’irai vers le 16 car Mme Louis m’a dit que ce serait vers le 20, plutôt après qu’avant. Que je vais m’ennuyer après mon coco ! Depuis presque six mois que je ne l’ai pas quitté. Cette fois-ci j’espère que les boches seront partis quand je sortirai de chez le parrain. Sur chaque lettre que je t’écrivais, mon Charles, je voulais te demander comment on l’appellerait. Le moment peut venir ; j’ai mis tout en règle, mon argent et le livre de crédit avec les adresses. On ne sait pas ce qui peut arriver. Si tu reviens, comme cela tu ne seras pas ennuyé.

J’ai réécrit à Juliette pour la remercier et lui dire mon espoir de te voir revenir. Je suis en colère, vois-tu mon pauvre Chipot. Quand je passe quelque part et que j’entends dire « Pauvre femme, son mari a été tué ; c’était un ménage d’or », cela me retourne. Je leur crierais bien « Ce n’est pas vrai, il est vivant, je le sens ». C’est vrai tu sais, mon tit Lou, je suis sure que nous aurons encore des heureux jours. Quel bonheur le jour où j’apprendrai que tu es encore de ce monde.

Je t’aime toujours.    

Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) - Lettres prêtées par sa petite fille Sylviane JONVAL

De sa plus belle écriture, Sylviane Jonval, de Warmeriville a recopié sur un grand cahier les lettres écrites durant la guerre 14-18 par sa grand-mère Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) à son mari parti au front en août 1914 et tué le 23 septembre de la même année à Autrèches (Oise). Une mort qu'elle a mis plusieurs mois à accepter. Elle lui écrira en effet des lettres jusqu'au 6 mai 1917 (avec une interruption d'un an). Poignant.(Alain Moyat)

Il est possible de commander le livre en ligne

    

Tag(s) : #Cardinal Luçon, #Eugène Chausson, #1915, #Juliette Breyer
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