Nuit tranquille. Journée tranquille. Visite au Docteur Simon. Je reviens coucher près de mon Bureau.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Jeudi 27 Mai 1915.
Crois-tu, les photographies d’André sont déjà faites. Ton papa me les a apportées. Il est bien notre coco, tout naturel avec son petit panier et son béret ; il est à croquer. J’ai mis la plus belle de côté pour te l’envoyer si j’avais de tes nouvelles. Tu serais heureux. Il fait une moue dessus, comme toi à son âge. J’en ai envoyé une à Juliette Couronne et à Charlotte. Juliette le trouvera changé, cela fait un an qu’elle ne l’a pas vu. Il en a des jambes, il trotte toujours mais cela me fait un crève-cœur que tu ne sois pas là pour le voir grandir. Il ne t’oublie pas quand il dit : « Je vais écrire à mon tit papa Charles ». Il est sérieux.
Reviens vite mon tit Lou et tu verras comme nous te gâterons.
Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) - Lettres prêtées par sa petite fille Sylviane JONVAL
De sa plus belle écriture, Sylviane Jonval, de Warmeriville a recopié sur un grand cahier les lettres écrites durant la guerre 14-18 par sa grand-mère Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) à son mari parti au front en août 1914 et tué le 23 septembre de la même année à Autrèches (Oise). Une mort qu'elle a mis plusieurs mois à accepter. Elle lui écrira en effet des lettres jusqu'au 6 mai 1917 (avec une interruption d'un an). Poignant.(Alain Moyat)
le 27 – 28 – 29 – 30 et 31 pas grand’ chose à signaler si ce n’est le 30 que l’on parle d’un départ.
Renée Muller dans Journal de guerre d'une jeune fille, 1914